mardi 3 mai 2011

LSD "Premier symptôme"

Eté 99, le rap devient ma priorité, même si la production reste une partie très importante de ma musique, et je change de pseudonyme pour devenir Roméo Buscemi. A l'inverse, d'une façon quasi-schizophrène, Donnie Brasco deviendra mon alter ego et s'effacera de plus en plus jusqu'à disparaître complètement l'année d'après. C'est au même moment que je découvre également les joies d'internet et nous décidons avec Cobalt de recréer immédiatement un groupe que nous baptisons LSD pour La Sinistre Division (aucune référence aux SS je vous rassure) avec l'idée d'axer la promotion du groupe quasiment uniquement sur internet (idée assez rare à l'époque, surtout en France, alors que n'existait pas encore Myspace, Facebook et compagnie), grâce au talent de Cobalt, informaticien de métier et surtout de très haut niveau.

Dans la foulée, nous décidons de sortir notre premier EP 5 titres : "Premier Symptôme", principalement par impatience (un de mes trait de caractère qui m'aura apporté plus d'ennuis qu'autre chose) et d'une façon inconsciente probablement pour faire un peu la nique à Karlo Gambino et Djeust partis vers d'autres horizons (uniquement par souci de compétition, une composante très présente dans le rap). Par paresse, soucis d'économie et surtout manque de recul, nous enregistrons très rapidement les 5 titres dans notre chambre, sans même passer par un studio professionnel et sans faire de mix ni mastering (opération que je ne connaissais pas à l'époque n'ayant aucune connaissance professionnelle des différentes étapes d'enregistrement d'un morceau). Même problème pour la pochette, que nous réalisons nous même en quelques jours et qui en plus d'être franchement laide est remplie de fautes de frappes et d'orthographes (un peu comme cet article en gros). Le CD est pressé à 300 exemplaires (le minimum possible, au moins une chose de réfléchi dans le projet) et sur les 300 exemplaires, une 30e sont vendus en magasin (un grand merci au vendeurs qui nous ont soutenu alors que le titre ne le méritait vraiment pas), une 30e sont vendus à la famille et aux amis et une quarantaine seront offerts ou envoyés à titres promotionnels. Les 200 exemplaires restant ont longtemps servi comme boitier de remplacement pour ma société (j'y reviendrais plus tard) et finiront à la benne lors d'un déménagement en 2005, ce qui était clairement la meilleur chose à faire.

Objectivement, le disque n'est clairement pas bon et l'ont peut même dire qu'il est carrément franchement mauvais. Si jamais vous avez eu le malheur de faire partie des rares personnes l'ayant écouté, cela reste probablement l'un des plus mauvais disques de rap sur lesquels vos oreilles ont pu se poser. Les thèmes sont ridicules (de l'égotrip, un texte sur le FN, du freestyle, ...), les flows offbeat et posés sans aucunes convictions (quasiment tous ont été posé en une seule et unique prise d'ailleurs) et les productions sont plates, très mal mixés et basés quasi-uniquement sur des samples de violons (3 titres sur 5, un autre étant basé sur un sample d'orgue et le dernier étant composé sur un logiciel de synthé virtuel), à cause principalement de mon obsession à l'époque pour les productions de Havoc de Mobb Deep.
Notre arrogance nous poussa même à envoyé notre disque au différent magazines et sites web Hip-Hop en vue d'une éventuelle critique. Ils ont tous eu la décence et la gentillesse de ne pas nous faire plus de mal que nous ne nous en faisions déjà et ils ont tous préférés nous ignorer poliment plutôt que de nous humilier publiquement. Je les en remercie encore aujourd'hui.

PS : Comme pour l'article précédent, aucun extraits ne sera disponible pour ce disque, les réécouter pour les encoder serait une punition trop forte.

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